• La vie de famille (1/4)

     

     

    Le mois d’avril se terminait sur l’anniversaire d’Ana, elle avait trois ans maintenant. C’était une petite fille particulièrement agitée, et assez capricieuse. Elle avait du mal avec le « non ». Aucun des autres enfants n’avait fait autant de caprices qu’Ana. La jeune mère faisait de son mieux pour lui expliquer qu’il y avait des choses qu’on peut faire et d’autres pas.

    • Tu ne peux pas déranger ton père, quand il travaille, expliqua Nora qui avait appris que la fillette était allée au grenier au cours d’une rencontre entre Voldemort et ses mangemorts.
    • Mais j’arrivais pas à dormir, et j’ai été très sage ! fit Ana la mine boudeuse que sa mère l’empêche de faire quelque chose.
    • Ma puce, je comprends ton désir d’être avec ton père. Mais il y a des moments où il fait autre chose.
    • Veux pas pratager ! dit Ana en fronçant les sourcils.
    • Partager, rectifia Nora avec le sourire. Même pas avec tes sœurs et ton frère ?
    • C’est pas pareil, dit la petite fille boudeuse. Je veux papa avec moi, dit-elle avec certitude.
    • Ce n’est pas possible, ma chérie, dit Nora en soupirant.
    • Mais il a pas d’amoureuse.
    • Eh bien, … commença Nora, mais elle ne savait pas du tout comment expliquer à sa fille, que son père n’avait effectivement pas d’amoureuse, mais qu’elle ne pourrait pas avoir une telle relation avec son père.
    • Je vais appeler Papa ! dit la fillette en serrant fort son collier.

    Quelques secondes plus tard, Voldemort arriva dans la pièce, faisant face à Nora. La jeune femme était assise sur le canapé, et fit un maigre sourire. Ana se précipita vers son père.

    • Papa ! fit-elle en encerclant ses jambes.

    Tom souleva sa fille et vint la poser sur un canapé.

    • Que se passe-t-il ? demanda-t-il.
    • Dire à maman, que je veux papa. Tu n’as pas d’amoureuse, fit la fillette en se levant du canapé pour s’avancer vers son père.
    • Doriana ! dit-il d’une voix dure, qui figea la petite fille, triste et surprise. Tu es ma fille, et pas mon …. Amoureuse.
    • Tu veux pas d’amoureuse ? demanda Ana timidement.
    • Non ! trancha Voldemort avant de transplaner.

     

    La fillette se mit à pleurer, désespérément. Nora se précipita vers elle pour la prendre dans ses bras. Elle trouvait qu’il y avait été quand même un peu fort. Elle n’avait que trois ans, et il y avait des choses qu’elle ne pouvait pas comprendre.

    • Mon ange, ça va aller ! Tu sais, il existe différentes formes d’amours.
    • Comprends pas !

    Nora se pencha pour ramasser les petits jouets en bois de Diya qui avait différentes formes.

    • Voilà, je t’explique. Tu vois ce carré rouge est différent du rond bleu, ou du triangle vert.
    • Oui !
    • L’amour d’un père pour sa fille, dit Nora en posant le cube rouge dans la main de sa fille, est différent d’un homme pour son amoureuse, continua la jeune mère en posant le rond bleu dans l’autre main de sa fille. Et il y a encore l’amour d’un frère pour sa sœur, compléta-t-elle en ajoutant le triangle vert dans les bras de sa fille. Mais tout ça, ça reste de l’amour.
    • Mais Papa veut pas d’amoureuse.
    • Mais il veut des filles, comme toi, Ano, Rina, Diya et Lexa.
    • D’accord ! fit la fillette

    Elle fronça les sourcils, et serra les jouets dans ses bras. Elle hocha la tête, et quitta la pièce en courant en criant le nom de sa grande sœur. Nora se leva et alla s’enfermer dans la pièce d’eau du rez-de-chaussée. Elle avait eu de la peine, quand Tom avait dit qu’il n’avait pas et ne voulait pas d’amoureuse. Ça fait mal, même si elle le savait déjà.

     

    Le mois de mai fut éprouvant pour Nora, qui passa la majorité de ses journées au lit, trop affaiblie pour se lever. Elle avait quand même fini par « coller » ou ranger les objets de la chambre de sa fille, pour éviter que Lexa les fasse léviter dans tous les sens. La jeune mère avait remarqué que c’était plus « fort » après lui avoir donner la potion revigorante, mais sans cette potion, elle risquait d’attraper toutes les maladies qui passent pouvant être potentiellement fatales pour la toute petite fille. Alors que pouvait-on faire ?

     

    Un soir, Voldemort apparut dans la chambre, il se pencha vers sa fille, Lexa. Elle dormait comme une bienheureuse. Il se tourna vers Nora, qui se trouvait aussi dans la chambre, elle le regardait avec ce regard clair, aimant et … admiratif.

    • J’ai fait quelques recherches. Fais-venir le médicomage, ordonna-t-il.
    • Charles ?
    • Oui !
    • Tout de suite ? Mais on est au milieu de la nuit.
    • Oui, tout de suite, rejoignez moi dans la cuisine ! commanda-t-il en quittant la pièce.

    Nora soupira et appela Wiskhey pour aller prévenir Charles. Le médicomage frappa quelques minutes plus tard à la porte du manoir.

    • Qu’est-ce qui se passe ? Tout va bien ? s’inquiéta le jeune homme.
    • Oui, oui. Tout va bien. Viens, dit-elle en le tirant vers la cuisine. Euh… Tom est là, il semble avoir compris ce qui arrive à Lexa, expliqua la jeune mère.

    Ils entrèrent dans la pièce, Voldemort était assis au bout de table. Devant lui, il y avait cinq verres vides.

    • Tu as trouvé ce qui arrive à Lexa ? demanda Nora
    • Oui, répondit Voldemort. Je pense que vous allez comprendre, dit Voldemort. Il poussa un verre d’eau vers eux. Essayez d’imaginer que l’eau représente la magie contenue dans une personne. Alors ce verre vide représente les moldus, dit-il avant de le balayer d’un revers de la main, le verre se fracassa en morceaux sur le sol, représentant ce qu’il pensait des moldus. Il poussa un verre qu’il remplit avec un peu d’eau, là ce serait des cracmols, précisa-t-il, le verre vola en éclats sans même que Voldemort ne bouge. Il prit le troisième et le rempli à moitié, là ce serait les sorciers ordinaires… médiocres, dit-il, le verre se fissura avant d’éclater. Voldemort poussa le quatrième verre, et le remplir aux trois quarts, là on commence à voir les sorciers exceptionnels, ajouta Voldemort. Il prit le dernier verre, et le remplit à ras-bord. Et voilà Lexa. Le souci, c’est à chaque fois que vous lui donnez cette potion, voilà ce qui se passe. Voldemort fit tomber une goutte d’eau, et le verre déborda.
    • C’est dangereux ? demanda Nora inquiète.
    • Je comprends, mais sa santé fragile ne lui permet pas de se passer de cette potion, sinon elle va ….
    • Mourir, compléta Nora.

    Charles hocha la tête, désolé de cette situation. Il n’y avait pas grand-chose qu’il pouvait faire. Il avait fait des recherches pour aider la petite fille, et pas uniquement parce que s’il ne faisait rien, et qu’elle mourrait, il en serait de même pour lui. Il aimait Nora et sa famille, comme si c’était la sienne.

    • Et si on le lui donne, elle va finir « noyer », sous le poids de sa propre magie, dit Voldemort.
    • Qu’est-ce qu’on peut faire ? demanda Nora affolée.

    Charles baissant le regard en croisant le regard de Voldemort. Un silence s’installa dans la pièce. Ils lui donnaient cette potion, elle serait « noyée », et s’ils ne lui donnaient pas, elle meurt d’une maladie, virus, infection, qui passerait en premier. Elle ne pouvait pas vivre dans une bulle.

    • Est-ce qu’il y aurait un moyen de l’entourer, comme une bulle protectrice ? demanda Nora.
    • Cela était être envisageable, répondit Charles.
    • Impossible ! trancha Voldemort. La bulle éclatera à la première … colère, douleur, émotion que Lexa ressentira un peu trop fort. Voilà ce qui va se passer quand elle éprouvera une émotion trop forte, le mage noir donna une pichenette sur le verre, et l’eau déborda en grande quantité. Aucun bouclier ne pourrait être assez fort pour y résister. Ils sont conçus pour protéger des attaques externes, mais ils sont complétement démunis face à une attaque de l’intérieur.
    • Et un truc moldu ? proposa Nora. Je sais ce que tu en penses, mais là il s’agit de notre fille.
    • Pourquoi crois-tu qu’il soit là ? dit Tom en fixant Charles, vous allez vous renseigner, vous êtes un né-moldu, vous comprendrez mieux leur … médecine, ordonna Voldemort.
    • Oui, monsieur ! Nora, je ferais tout ce qui faut pour la santé de Lexa, fit le médicomage en prenant la main de Nora dans la sienne.

     

    Puis il quitta la pièce, Voldemort le suivit, laissant Nora seule dans la cuisine.

    • Gomez ! fit Voldemort d’un voix dure. Montrez-vous moins familier avec Nora, elle est à Moi ! dit-il méchamment en pointant sa baguette vers le médicomage.
    • Bien, monsieur, dit Charles en se courbant, et quitta la maison précipitamment.

    Le mage noir soupira et retourna dans la cuisine, il trouva Nora accroupie sur le sol. Il s’avança vers elle, sans bruit, pour voir ce qu’elle faisait. Il vit des gouttes de sang tombaient sur le sol.

    • Qu’est-ce que tu fais ? demanda Voldemort.

    Nora se retourna vivement vers lui, elle tenait en main, un morceau de verre, elle s’était mutilée le bras. Le mage noir lui saisit le bras, et remonta sa manche. Il était couvert de coupures plus ou moins profondes, qui striait son bras.

    • J’en ai besoin, dit Nora la voix tremblante.
    • Pour te punir ? demanda Voldemort, Nora hocha la tête, en pleurant comme une petite fille. Le blâme te frappe, supposa le mage noir.

    Il s’accroupit devant elle, il la saisit par la taille, et l’allongea sur le sol.

    • Je peux t’aider, dit-il avec un sourire.

    Il la tenait au sol, et lança un sort de douleur. Nora se mit à crier, à gesticuler dans les tous sens. Elle souffrait le martyr, mais elle se sentait enfin véritablement punie, et c’était étrange agréable. Quand il leva le sort, elle leva les bras pour encercler le cou du mage noir.

    • Merci, murmura-t-elle contre lui, elle ferma les yeux et se laissant aller dans ses bras.