• Père et Fille (1/6)

     

    Les jours de février et mars s’écoulaient doucement, mais surement. Les enfants continuaient de travailler leurs traductions, aidés par Charles à certains moments, même si Ano semblait de plus en plus retissant à avoir son aide, sans que Nora ne sache vraiment pourquoi. Et puis, ils avaient aussi leur cours avec Pyrite et Wang.

    • Nous avons toute la phrase, annonça Toma en tendant le parchemin devant lui.
    • Qu’est-ce que ça dit ? demanda Nora.
    • Je lis : Ici se tient l’entrée du royaume des celtes où repose notre éternité, mas semble le plus probable, précisa Ano, celui qui entre sans y être invité sera frappé par la malédiction, termina la fillette.

    Ano leva la tête vers sa mère, avec le sourire, fière d’avoir réussi à traduire le texte que son père lui avait confié. Nora se dit que ce n’était pas une bonne idée que Voldemort entre dans cette grotte, il ne craignait peut-être pas cette malédiction, mais elle n’aimerait par le perdre, il lui manquait tant.

    • Est-ce qu’on doit prévenir votre père ? demanda Nora à ses deux enfants.
    • Ben oui, répondit Ano d’un ton si évident.
    • Tu n’as pas peur que cette malédiction lui fasse du mal.
    • Papa est plus fort que ça, rien ne l’arrêtera.
    • Ma puce, fit Nora en faisant un bisou sur la joue de sa fille.
    • Il faut parler avec Oncle William, dit Rina avec le sourire.
    • Je vais lui écrire une lettre, annonça Nora, sauf si vous préférez attendre lundi, vu qu’il viendra avec Mr Wang pour vos leçons.
    • Non, tu peux lui écrire cette lettre, répondit Toma.

    Nora se demandait parfois qui donnait les ordres dans cette famille, enfin en toute logique, c’était Tom … mais elle n’avait pas l’impression d’être celle qui élevait ses enfants, où s’ils s’élèvent tous seuls, surtout Ano et Toma, qui étaient déjà très indépendants. La jeune femme écrivit sa lettre à Pyrite, et attendit qu’il arrive, c’était souvent comme ça. Et effectivement, une heure plus tard, William franchit la porte de la maison.

    • Il faut que tu appelles Papa ! exigea Ano en fixant William dans les yeux.

    Il chercha du soutien auprès de Nora, mais la jeune femme ne savait pas trop quoi dire. Elle tendant de convaincre à nouveau sa fille, mais…

    • Maman, c’est important, ajouta Toma avec le sourire.
    • S’il te plait, ajouta Rina avec le sourire, et les trois enfants levèrent leurs visages souriant vers eux.

    Nora leva le regard vers Pyrite, ils étaient bien incapables de leur faire entendre raison. Elle haussa les épaules, et William découvrit son bras, et appela le mage noir. Il apparut quelques minutes plus tard, dans le salon de la maison.

    • Papa, on a réussi, s’écria Ano en secouant le parchemin devant son père.

    Il se pencha pour prendre le texte, et le parcourra. Nora doutait qu’il n’ait pas déjà traduit le texte bien avant eux. Il sourit et plia le parchemin qu’il glissa dans sa manche.

    • C’est bien, les enfants, dit-il puis il parla en Fourchelang.

    William et Nora se regardèrent, ni l’un ni l’autre ne comprenait ce qu’ils étaient en train de se dire. Elle soupira et attendit qu’ils aient fini de parler. Voldemort se tourna vers Pyrite, qui baissa la tête.

    • Pyrite ! dit-il

    Puis il se tourna vers Nora qui elle leva le regard vers lui, elle voulait qu’il soit avec elle. Ça fait 9 mois qu’il n’était rien arrivé entre eux.

    • Rina va venir avec moi, demain ! annonça-t-il avant de disparaitre, Pyrite fit de même.

    Nora ne pouvait qu’acquiescer sans savoir, quoi dire d’autre, la fillette allait donc passer du temps avec son père, en soi c’était bien, que son père passe du temps avec elle.

    • Chouette ! dit la petite fille. Wiskhey, s’écria la petite fille en filant dans la cuisine.
    • Oui, petite maîtresse !
    • Il faut préparer un pique-nique pour papa et moi, demain, déclara Rina.
    • Bien, Miss !

     

    La petite elfe et la fillette passèrent un moment à préparer le plus beau des pique-niques. Nora observait sa fille, ravie de passer un moment avec son père. Ano et Toma avaient déjà eu ce moment et elle n’avait jamais eu des détails et ce n’était pas faute d’avoir posé beaucoup de questions aux enfants, et à Tom, quand elle le pouvait encore. La jeune mère trouvait que ses enfants avaient un peu changé suite à ces entretiens. Toma avait gagné en assurance, et se montrait particulièrement intelligent, bien trop pour un enfant de huit ans. Anora avait commencé à se montrer plus calme, plus posée, et cela s’améliorer avec les cours de Mr Wang.

     

    Mais Nora continuait d’être présente pour ses enfants, peut-être un peu trop d’ailleurs, mais leur père était peu là, elle voulait compenser. Et puis elle n’avait pas d’exemple de ce que pouvait être une mère, alors elle faisait comme elle se sentait, comme elle pensait que c’était bien, en espérant que c’était le cas.

    • Est-ce que tu es contente, ma chérie ? demanda Nora à sa fille.
    • Oui, maman ! Tout ira bien, tu n’as pas t’inquiéter, répondit la fillette avec le sourire.
    • Je sais mon ange, ton père veille toujours sur toi, comme sur ton frère et tes sœurs.
    • Sur toi aussi, maman, ajouta la fillette.

    Nora fit un sourire sans pouvoir confirmer, elle aimerait bien pour le faire, mais elle n’avait aucune certitude, personne n’en avait jamais, se rassura-t-elle. Ces derniers temps, toutefois, elle se sentait délaissée, seule. Ses enfants lui donnaient de la joie, et du bonheur, mais ce n’était pas la même chose avec Tom.

     

    Le lendemain matin, Rina était habillée, portait son petit sac, et attendait son père dans le hall de la maison. Il arriva vers midi, Rina se tenait droite devant lui. Il lui tendit la main, et elle glissa la sienne, dans celle de son père, et ils disparurent tous les deux sous les yeux de Nora.

    Ils arrivèrent dans une grande bibliothèque, la petite fille commença faire le tour des lieux en silence puis revint vers son père.

    • C’est Toma qui aime lire, ça lui plairait cet endroit, commenta la fillette.
    • Je crois en effet, mais certains livres sont encore trop durs pour lui.
    • Il est prêt à plein de choses comme Ano aussi.
    • Parle-moi de ce que tu aimes !
    • J’aime maman, Ano, Toma, Ana, et puis toi aussi papa, dit la petite fille. … Est-ce…. Que tu m’aimes…. Aussi, même si je ne parle pas …. Fourchelang ? demanda Rina, inquiète.
    • Tu es ma fille, n’en doute pas, répondit-il sans toutefois dire oui, ou je t’aime.
    • Maman a dit que tu veillerais toujours sur nous, dit la fillette.
    • Oui, vous êtes mes enfants, continua Voldemort en insistant sur le « mes ».
    • Pourtant, tu as fait du mal au bébé dans le ventre de maman.
    • Qui ? Qui t’a parlé de ça ? C’est Gomez ! s’écria Voldemort.
    • Non ! Je le sais parce que je le sais… ! Je vois plein de choses qui n’existe pas …. Encore, je ne vois pas bien. Ano dit que je ne vois pas les choses dans le bon ordre, et Toma dit que je manque de … contexte. J’ai vu ce qui arrivé à maman, mais… je t’ai vu en colère, et le bébé mort… mais je ne savais pas quand ça allait arriver.
    • Tu as le troisième œil ?
    • C’est comme ça, qu’on dit ? fit la petite fille surprise.
    • .. Les dessins que tu as fait pour mon anniversaire, c’est la famille ?
    • Oui, mais ce n’est pas encore sûre, tout change tout le temps. Je le mets sur papier, c’est plus facile quand je ne savais pas encore écrire.
    • Tes dessins sont très beaux, continue comme ça !
    • Vrai ?
    • Oui !
    • Merci, papa, c’est gentil.
    • Est-ce que je pourrais voir tes dessins ?
    • J’ai amené un des carnets, j’en ai plein. Ano m’a dit de les faire dans l’ordre, mais ça ne marche pas, dit la fillette.

    Elle tendit un carnet à son père, ce dernier le prit en main, et feuilleta les images, il y avait beaucoup de dessins sur la famille, sur sa vie, et d’autres plus vaste, sur le monde des sorciers, il y avait la prison d’Azkaban entouré d’un énorme soleil. Il y a un dessin de lui devant une grotte celte, qui souhaite franchir. Il y a un dessin de sa mère, Nora, recroquevillée sur le sol entrain de pleurer et d’une tache rouge au sol.

    • Elle a oublié, n’est-ce-pas ? demanda Rina à son père.
    • Oui !
    • Tu lui as effacé la mémoire ?
    • Oui !
    • Pour…Ah ! dit Rina, elle ne savait pas si c’était bien de poser la question à son père.
    • Est-ce que Ano et Toma sont au courant ?
    • Oui, je leur dis tout ce que je vois, que je sais.
    • Pourquoi ne pas en avoir parlé avec ta mère ?
    • Cela l’aurait rendu triste, mais elle est triste quand même, répondit Rina

    Elle ne savait pas s’il parlait de son don, ou de la tragédie de sa mère, mais la réponse était la même dans les deux cas. Le mage noir hocha la tête, puis quitta la pièce pour se rendre dans la pièce en face. Rina le suivit en trottinant, et remarqua qu’ils étaient toujours à la maison. Elle aurait voulu voir quelque de plus fantastique avec son père. Elle entra dans le bureau de son père, sa salle de travail, elle l’avait déjà vu dans un rêve. Le mage noir ouvrit un carnet avec un grand « M » sur le dessus.

    • Qu’est-ce que c’est ? demanda la fillette en montant sur un fauteuil en face de son père.

    La petite fille se mit à genoux sur le fauteuil, et se pencha vers le registre de son père, elle voulait observer ce qu’il faisait.

    • C’est un registre. Un vieux registre qui contenait les noms de ceux qui avaient le troisième œil, comme … Trelawney, dit-il alors dans un petit rire. Voilà, Mopsus !
    • Qui est-ce ?
    • C’est un homme qui possède le troisième œil, il pourrait t’aider à le maitriser.
    • J’aurais des cours comme Toma et Ano ? demanda la fillette.
    • Quelque chose comme ça !
    • On peut aller le voir maintenant ? demanda Rina.
    • Je suppose que oui, répondit Voldemort en se levant de son fauteuil.

    Il vint prendre la main de sa fille, et transplanèrent devant une boutique, dans un quartier sombre moldu, et désert. Le père et la fille entrèrent dans le magasin.