• Père et Fille (1/3)

    Anora marchait de long en large dans sa chambre, sa petite sœur était assise en tailleur sur le lit, et la regardait avec le sourire. Toma avait eu droit à son « moment » avec son père. Elle avait asticoté son frère pour savoir où il était allé, ce qu’ils avaient fait, ce qu’ils s’étaient dits. Le jeune garçon lui avait expliqué sa journée, Ano l’avait trouvé particulièrement ennuyeuse.  Elle avait imaginé qu’il avait vu la magie de son père, mais ils n’avaient fait que s’asseoir et discuter, c’était ennuyeux. Elle espérait que lorsque son père viendrait pour elle, ils feraient quelque chose de plus excitant. Finalement le fameux jour arriva, un matin au mois de mars. Sa mère vint la réveiller de bonne heure en lui disant que son père voulait la voir. Ano s’était levée avec précipitation, elle s’habilla d’un pantalon et d’une chemise le plus confortable possible pour être à l’aise. Puis elle dévala les escaliers en grand bruit. Son père se tenait devant la porte, elle le salua en Fourchelang. Sa mère s’approcha pour lui donner un sac, lui indiquant qu’il y avait de la nourriture.

    • Passe une bonne journée, ma chérie ! dit Nora.
    • Merci maman, répondit la petite fille.

    Puis elle s’approcha de son père et leva la tête vers lui, il prit sa petite main dans la sienne et tous les deux transplanèrent.

    Ils arrivèrent au milieu d’un pré, Ano se dit qu’elle devait prouver à son père, qu’elle avait toutes les qualités, pour être la meilleure des sorcières, la meilleure des … filles. Ils marchèrent un moment en silence. La petite fille se demandait où son père pouvait la conduire. Soudain, ils s’arrêtèrent au milieu du champ.

    Toute la conversation entre Ano et son père est en Fourchelang.

    • Où es-tu de ton expérimentation magique ? demanda Voldemort
    • C’est-à-dire ?
    • As-tu développé des pouvoirs ?
    • Oui, papa !
    • Montre-moi, exigea le mage noir.

    Ano regarda autour d’elle, si elle pouvait trouver quelque chose sur lequel exercé sa magie. Ils étaient au milieu d’un champ de blé. Soudain, elle eut une idée, elle se frotta ses mains, l’une contre l’autre, comme si elle voulait créer un courant statique entre ses doigts, puis tendit les mains les épis de blé, qui se couchèrent au sol, pour ne plus se relever. Elle se tourna vers son père pour voir, s’il approuvait son geste, ou même s’il était impressionné.

    • Continue ! Montre-moi autre chose, dit-il d’un ton autoritaire.

     

    La petite fille fronça les sourcils, et chercha une autre idée, un autre « sort » qu’elle pourrait montrer à son père. Elle ramassa un caillou sur le sol, et le fit léviter, une fois dans l’air, elle se concentra sur l’objet qui se mit à faire des pirouettes et des trajectoires de plus en plus rapides. Voldemort se saisit du caillou en vol. La petite fille se retourna vers lui, et sourit, il voulait jouer. Anora tendit les bras à l’horizontal, paumes vers le sol, une dizaine de caillou se mirent à trembloter, puis elle retourna les paumes vers le ciel, les cailloux se soulevèrent à sa hauteur. Puis elle tendit les bras vers son père, les cailloux fusèrent vers lui. Voldemort lança un sort pour se protéger et arrêta les projectiles. Ano fut propulsée de quelques mètres et tomba au milieu du champ de blé, à moitié assommée.

     

    Voldemort s’avança vers sa fille, elle était allongée, les yeux ouverts fixèrent son père.

    • C’était bien ? demanda-t-elle timidement en se redressant, le regard un peu agar.
    • Très bien, ma fille ! fit Voldemort en s’accroupissant pour l’aider à s’asseoir.

    Anora sourit jusqu’aux oreilles, il avait dit « ma fille », et l’avait félicité pour sa magie. Le mage noir s’assit à côté de sa fille.

    • Est-ce que ça fait longtemps que tu t’entraines ? demanda Voldemort
    • J’ai commencé après notre enlèvement, répondit la petite fille.
    • Tu sais faire d’autres choses ?
    • Je sais déplacer les objets sans les toucher, les animaux font ce que je veux sans les avoir dressés. Je peux attirer des ennuis aux gens qui sont méchants avec moi, avec la famille, leur faire du mal, si j’en ai envie, répondit la petite fille.

    Voldemort la regarda surprise, c’était exactement les mêmes mots qu’il avait prononcé à Albus Dumbledore, lorsqu’il était venu à l’orphelinat, pour l’informer de l’existence de Poudlard. Le mage noir fixa l’horizon. Il sentait la présence de sa fille à ses côtés, et cette présente lui plaisait.

    • Tu te sens mieux ? demanda Voldemort

    Il n’y avait pas été doucement avec son sort pour repousser son « attaque » de cailloux. Le mage noir savait qu’il n’en était rien, que ça n’avait jamais été l’intention de sa fille.

    • Oui, papa, dit-elle en se relevant.

    Il fit de même dans un seul geste ample et rapide. Le père et la fille reprirent leurs chemins en silence. Le mage noir sortit sa baguette, et commença à jeter des sorts dans le champ de blé. Il souleva sa fille et tous les deux décolèrent du sol pour survoler un moment, le champ de blé. De nombreux épis de blé, étaient couché au sol pour former des figures géométriques complexes.

    • Oh ! fit la petite fille avec le sourire, puis ils transplanèrent tous les deux.

    Dans quelques heures, le fermier moldu découvrirait ses étranges symboles dans son champ, sans savoir comment ils avaient été faits, et par qui. Quelle magie a bien pu être utilisé pour créer ses symboles ?

     

    Voldemort et Anora arrivèrent dans une forêt, Voldemort reposa sa fille au sol. Elle frotta son pantalon encore couvert de blé puis se tourna vers son père, impatiente de découvrir de nouvelles choses avec son père. Sa mère avait toujours été là, douce et patiente, mais Ano avait toujours su qu’elle ne pourrait pas lui apporter, ce qu’elle aspirait. Son père lui montrait ce qu’était la vraie magie, pas la « simple » magie de transformer les murs de la maison en rose. Non elle en voulait plus, toujours plus.

    Ils marchèrent dans la forêt un moment, et arrivèrent devant une grotte, il y avait une tablette en pierre, avec des inscriptions étranges. C’était des symboles qu’Ano n’avait jamais vu. La petite fille posa sa main sur chaque symbole.

    • On dirait un cercle ! dit Ano celui-là, c’est plutôt un rond, continua la petite fille, en tournant autour de la tablette.
    • Comment résoudrais-tu le problème ? demanda Voldemort.
    • Avec des recherches. Mon frère est plutôt doué avec les livres, dit la fillette. On peut toujours entrer en force, mais cela peut déclencher des pièges, ce serait dommage de finir ensevelis, commenta Ano.
    • Effectivement, ce serait dommage !
    • Est-ce que tu as essayé de traduire les signes ? demanda Ano.
    • Ce sont des symboles celtes.
    • Celtes, les vieux anglais, les druides ? fit la fillette.
    • Oui les druides, confirma Voldemort avec un sourire, sur la façon dont elle avait de présenter les choses.
    • Ils ne parlaient pas notre langue, ni le Fourchelang ?
    • Ils parlaient le celte, le gaëlique écossais ou irlandais en est un dérivé.
    • Est-ce qu’on peut demander l’aide d’un bonhomme qui peut nous dire de quoi ça parle ? demanda la fillette.
    • Possible !
    • Qu’est-ce que les druides pourraient cacher dans cette grotte ? demanda la fillette.
    • Leurs secrets, savoirs, ressources ! répondit Voldemort. C’est le travail que je vais te demander, ton frère peut t’aider, ajouta le mage noir.

     

    Il lui tendit un parchemin, et un crayon de pastel. Là où un mangemort aurait posé des questions, ou même demandé ce qu’il devait en faire, attendant un ordre de la part de Voldemort. La petite fille se rua vers la tablette pour recopier les symboles avec application. Voldemort leva les yeux vers la forêt sombre autour d’eux. Il avait été particulièrement impressionné par les pouvoirs de sa fille, avec l’intelligence de Toma. Ils pourraient tous réussir tous les deux. Toma serait la tête, et Anora le bras armé, s’ils se font confiance, rien ne les arrêterait. Peut-être même pas lui-même.

    • Tu as fini ? demanda Voldemort
    • Oui, papa, répondit Ano.

    La petite fille plia son parchemin, et le glissa dans son sac, avant de rejoindre son père, tous les deux transplanèrent à nouveau.