• Chapitre 21 : La fin d'une époque (2/4)

     

    Nora se leva en pleurant, quand elle sentit un souffle sur sa nuque et une voix résonnait autour d’elle.

    • Vous avez combattu vaillamment. Lord Voldemort sait reconnaître la bravoure. Mais vous avez subi de lourdes pertes. Si vous continuez à me résister, vous allez tous mourir un par un. Je ne le souhaite pas. Chaque goutte versé d’un sang de sorcier est une perte et un gâchis. Lord Voldemort est miséricordieux. J’ordonne à mes forces de se retirer immédiatement. Vous avez une heure, occupez-vous de vos morts avec dignité. Soignez vos blessés. Maintenant, je m’adresse à toi, Harry Potter. Tu as laissé tes amis mourir à ta place au lieu de m’affronter directement. J’attendrais une heure dans la forêt interdite, si lorsque cette heure sera écoulée, tu n’es pas venu à moi, si tu ne t’es pas rendu, alors la bataille recommencera. Cette fois, je participerais moi-même au combat, Harry Potter, je te trouverais, et je châtierai jusqu’au dernier homme, jusqu’à la dernière femme, jusqu’au dernier enfant qui aura essayé de te cacher à mes yeux. Une heure !

    Nora reprit son souffle, et regarda le corps de Severus. Elle lui croisa les bras et plaça sa baguette entre ses doigts et quitta la pièce en essuyant ses larmes. Comment pouvait-elle être amoureuse d’un tel personnage ? La jeune fille quitta la cabane hurlante et se glissa silencieusement jusqu’à la forêt interdite. La plupart des mangemorts devait s’y trouverait, en tout cas, elle avait toutes les chances d’y trouver Lucius Malefoy. Il fallait qu’elle le prévienne pour Narcissa. Elle arriva et trouva Bellatrix, mine de rien, Nora ne voulait pas qu’elle meurt. Hagrid était attaché à un arbre, pourquoi les choses se passaient-elles comme ça ? Elle fit le tour et finit par trouver Mr Malefoy, elle s’approcha de lui, elle tira doucement par sa manche.

    • Qu’est…. Ah Toi !
    • Je suis désolée ! fit Nora en sentant les larmes revenir, ce soir elle avait perdu deux de ses amis les plus précieux. Elle se pencha en avant.
    • Pourquoi ? demanda-t-il
    • Narcissa … a été ... tué ! parvint-elle à dire en pleurant à chaudes larmes.
    • Qui ?
    • Un membre des résistants. Je … n’ai pas pu la sauver… mais elle l’a fait pour mes enfants, pour moi. Sans elle, je … nous ne serions pas là. Je tenais à vous le dire.

    Lucius regarda la jeune fille, il soupira et s’apprêter à parler, quand la voix de Voldemort, aigue et glacial retentit entre les arbres.

    • Je pensais qu’il viendrait. Je m’attendais à ce qu’il se montre…. Il semble que je me sois trompé.
    • Non, vous ne vous êtes pas trompé ! fit la voix forte de Harry Potter.

    Nora posa sa main sur sa bouche. Apeurée, et fronça les sourcils, elle venait de comprendre quelque chose, qu’elle avait sût à la minute où elle avait posé son regard sur Harry Potter. Un morceau de l’âme de Tom vivait à l’intérieur d’Harry. Elle venait juste de le comprendre.

    • Non ! cria Nora, la voix couverte par celle de Hagrid, bien plus sonore que la sienne.

    Elle voulut avancer pour arrêter Tom, mais elle reçut un sort de Bellatrix, qui la figea sur place. La mangemort regarda la jeune fille en secouant la tête, puis se détourna d’elle pour observer le duel, ou plutôt l’exécution d’Harry Potter.

    • Bellatrix, ne le laisse pas faire, il va … mais c’était trop tard, la clairière fut illuminée par un éclair vert. Le corps d’Harry tomba et Tom fit de même.
    • Libère-moi ! fit Nora à Bellatrix, sur un ton autoritaire, la sorcière s’exécuta, et Nora se précipita vers Tom, et posa sa main sur son front, il était inconscient. Il devait comprendre ce qui venait de se passer, ce qu’il avait fait.

     

    Harry était allongé sur un sol dur, surpris de ne pas être qu’une pensée. Il était nu, mais n’éprouvait aucune gêne. Entoura par une brume claire, brillante, une brume comme il n’en avait jamais connue. Il se redressa en position assise. Un bruit lui parvint à travers le néant informe qui l’entourait. De petits coups sourds produits par une créature qui trépignait, gigotait. C’était un bruit pitoyable, mais aussi quelque peu indécent. Il eut l’impression d’être indiscret, d’écouter quelque chose de furtif, de honteux. Pour la première fois depuis qu’il était là, il aurait souhaité avec des vêtements. A peine avait-il formulé ce vœu qu’une robe de sorcier apparut près de lui. Il la prit et l’enfila.

    Harry se leva, et tourna lentement sur place, et le décor environnant sembla se créer de lui-même. Un vaste espace ouvert propre et brillant, nue salle plus grande, de très loin que la Grande Salle, sous un dôme de verre lumineux. L’endroit était vite. Il était la seule personne présente en dehors de …

    Il eut un mouvement de recul. Il venait de voir la chose qui produisait tous ces bruits. Elle avait la forme d’un petit enfant, nu, recroquevillé par terre, la peau à vif, rêche, comme écorchée et reposait, frissonnante sous le siège où l’on l’avait rejeté, caché à la vue de tous, luttant pour respirer. Harry en avait peur. Même si la créature était fragile, toute petite, blessée, il ne voulait pas s’en approcher. Il s’avança cependant un peu plus, prêt à bondir en arrière, à tout moment. Bientôt, il en fut suffisamment proche pour la toucher, mais ne peut se résoudre à le faire. Il se sentait lâche, il aurait dû essayer de la réconforter, mais il éprouvait de la répulsion.

    • Tu ne peux pas l’aider.

    Il pivota sur ses talons, Albus Dumbledore marchait vers lui, droit et fringant, d’une longue robe bleu nuit.

    • Harry ! Tu es décidément un garçon merveilleux ! Un homme courageux, très courageux ! Viens avec moi.

    Le survivant et le professeur s’installèrent sur des fauteuils, Harry l’observait, son visage, ses mains qui étaient redevenus intactes.

    • Mais vous êtes mort ! Dit Harry.
    • Oh, oui ! répondit Dumbledore d’un ton neutre.
    • Alors… moi aussi, je suis mort ?
    • Ah, s’exclama Dumbledore qui souriaient encore plus largement. Telle est la question, n’est-ce-pas ? Dans l’ensemble, mon cher Harry, je crois que non, termina le vieil homme rayonnant.
    • Non ? répéta Harry.
    • Non ! confirma Dumbledore.
    • Mais j’aurais du mourir… je ne me suis pas défendu ! Je voulais le laisser me tuer ! Je l’ai laissé me tuer…
    • En effet, et c’est ce qui fait, à mon avis, toute la différente.
    • Donc, la partie de son âme qui était en moi…. Elle n’est plus là ?
    • Oh, non, assura Dumbledore. Il l’a détruite… Ton âme à retrouver son intégrité, et t’appartient entièrement, Harry.
    • Mais si Voldemort a utilisé le sortilège d’Avada Kedavra, et que cette fois, personne n’a succombé à ma place… comment puis-je être encore vivant ?
    • Je crois que tu le sais. Repense au passé. Souviens-toi de ce qu’il a fait dans son ignorance, sa cupidité, et sa cruauté.
    • Il a pris mon sang, dit Harry.
    • Il a pris ton sang et s’en est servi pour se reconstruire un corps vivant. Ton sang circule dans ses veines, Harry. La protection de Lily se trouve en vous deux. Il te rattache à la vie, tant que lui-même est vivant.
    • Alors expliquez-moi …
    • Tu étais le septième Horcruxe, Harry, l’Horcruxe qu’il n’avait pas eu l’intention de créer. Il avait rendu son âme si instable, qu’elle s’est brisée quand il a commis les actes d’une malfaisance indescriptible, le meurtre de tes parents, la tentative d’assassinat sur un enfant. Mais ce qu’il restait de lui, lorsqu’il s’est échappé de cette pièce, ce soir-là, était encore plus diminué qu’il ne le croyait. Il a laissé derrière lui plus que son corps. Il a aussi laissé une partie de lui-même accroché à toi, la victime désignée qui a survécu.
    • Mais les autres Horcruxes, il y en avait un à Poudlard, n’est-ce pas ?
    • Oui, mais Nora est passé avant toi, je le crains !
    • Comment ?
    • Elle reconnait l’âme de Voldemort. Et je pense qu’elle a compris le lien qui t’unissait à Voldemort. Elle a sauvé les autres Horcruxes. Elle a merveilleusement bien protégé Voldemort. Le premier, elle l’a sauvé inconsciemment, le second sans savoir ce que s’était, mais le dernier, elle a choisi de le sauver, de le protéger.
    • Pourquoi a-t-elle fait ça ? demanda Harry.
    • L’amour, Harry. Nora en a à revendre… son cœur est bien trop grand.
    • Si elle était restée auprès de Voldemort, pendant ces cinquante ans, il …
    • Non, Harry, si Nora était restée, toutes les erreurs qu’il a faites, il ne les aurait pas commises, et aujourd’hui il serait deux fois plus puissant, et nous n’aurions aucune chance de le vaincre.
    • Et nous avons une chance ? interrogea le Survivant.
    • De le vaincre, peut-être pas dans l’immédiat, mais le repousser certainement.
    • La baguette, il n’en est pas le vrai maitre ! fit Harry. Dumbledore lui sourit d’un air entendu.
    • Les reliques de la Mort ! reprit le jeune élu, le visage du doux professeur perdit son sourire.

    Le vieux directeur raconta à Harry, le rêve qu’il avait poursuivi avec acharnement. Au cours duquel, il avait perdu sa famille, sa sœur, et que ce n’est que bien plus tard, qu’il avait reparlé avec son frère, notamment grâce à Nora. Que c’était encore elle qui lui avait donné la force et le courage de se lancer à la poursuite de Grindelwald, qu’il lui avait pris la baguette de Sureau.

    • La pierre était sur la bague des Gaunt ?
    • Oui, Harry. Peut-être est-ce une des raisons pour laquelle, je la cherchais tant, mais Nora la trouvait avant moi.
    • Vous aviez prévu de mourir de la main de Rogue, vous vouliez que ce soit lui qui possède la baguette de Sureau ?
    • J’avoue que telle était mon intention, répondit Dumbledore, mais cela ne s’est pas passé comme je le souhaitais.
    • Ça n’a pas marché ?
    • Non, il y a eu un autre maitre de la Baguette !
    • Qui ?
    • Crabbe, le jeune Crabbe.
    • Il faut que j’y retourne, n’est-ce-pas ?
    • C’est à toi de décider ?
    • J’ai le choix ?
    • Oh Oui !
    • D’après-toi, où sommes-nous ?
    • On dirait la gare de King’s Cross ! répondit Harry en regardant autour de lui.
    • Et bien, je pense que si tu décidais de ne pas y retourner, tu pourrais…. Disons… monter dans un train.
    • Et où m’emmènerait-il ?
    • Plus loin, répondit simplement Dumbledore.
    • Voldemort possède la Baguette de Sureau.
    • Exacte ! Voldemort possède la baguette de Sureau.
    • Mais vous voulez quand mêle que je reparte.
    • Je crois que si tu choisis d’y retourner, il y a une chance de mettre Voldemort en échec, mais je ne peux pas te le promettre. Mais je sais que tu as moins à craindre que lui, si tu repars là-bas.

    Harry regarda à nouveau la créature écorchée qui tremblait et suffoquait dans l’ombre, sous la chaise, un peu plus loin.

    • N’aies pas pitié des morts, Harry, aie plutôt pitié des vivants, surtout de ce qui vivent sans amour. En y retournant tu pourras faire en sorte qu’il y ait moins d’âmes mutilés, moins de familles déchirées. Si cela en vaut la peine à tes yeux, alors disons-nous au revoir pour l’instant.