• TJ2 - Chapitre 1 - (2/3)

    Chapitre 1 - 22

     

     

    Le lendemain matin, aucun des trois enfants ne parla de cette étrange visite nocturne, de leur rêve peut-être l’avaient-ils oublié. Nora était à la fois inquiète de savoir ce qu’il avait pu leur dire, et s’il était déjà venu les voir. Et en même temps, heureuse qu’il s’intéresse à eux. Etrange sensation !

    Ils prenaient leur petit déjeuner, en riant tous les quatre. Abelforth devait passer dans la journée, il s’était beaucoup attaché à Rina, peut-être parce qu’elle portait le même prénom que sa sœur. Mais Nora était toujours contente de revoir son ami, son vieil ami.

    La sonnette retentit, et Rina se précipita vers la porte en criant, c’est Al, c’est Al, mais quelques instants plus tard, elle cria :

    • Maman, c’est un autre monsieur !
    • Oui, ma chérie, j’arrive, répondit Nora en se dirigeant vers la porte.

    C’était Lucius Malefoy qui se tenait sur le pas de la porte. Elle voyait souvent Scorpius, l’oncle de Lucius, et quelques fois Drago, le fils de Narcissa et Lucius. Mais Lucius n’était jamais venu lui parler depuis l’attaque de Poudlard, il y a six ans. Comme elle, et beaucoup d’autres, ils avaient échappé à la prison.

    • Monsieur Malefoy, c’est une surprise ! fit-elle avec le sourire.

    Leur relation n’avait jamais été très cordiale, et cela ne s’était pas arrangé avec le temps, et surtout avec la mort de sa femme, qui avait été tué en les sauvant, elle et ses enfants. Lucius semblait lui en tenir rigueur.

    • Vous savez que Narcissa est morte, le 31 mai 1998, cela fera cinq ans dans quelques jours. Nous organisons une commémoration en son honneur. Je suis sûr qu’elle aurait voulu que vous y assistiez ! dit-il en lui tendant son carton d’invitation.
    • Merci, monsieur Malefoy ! dit-elle en le regardant partir dans un retournement de cape avant de transplaner.

    Elle ne comprenait pas pourquoi, il était venu en personne, déposé le carton, il aurait pu l’envoyer par un hibou. Mais ce qui était certain, c’est qu’il ne l’aimait toujours pas.

    • C’était qui le monsieur ? demanda la petite voix de Rina.
    • C’est le papa de Drago, tu te souviens de Drago ? interrogea la jeune femme, Rina hocha la tête, et regarda la porte avant de repartir en courant vers la cuisine.
    • Et notre papa à nous, il est où ? demanda Ano en fixant sa mère du regard.
    • Je ne sais pas, mais un jour, je vous promets de tout vous raconter ! promit-elle en poussant gentiment sa fille vers la salle de bain.

     

    La matinée se termina ainsi, ils prirent chacun leur tour, une douche, et Abelforth arriva vers 11h. Rina était vraiment contente, elle aimait beaucoup le vieil homme, c’était un genre d’oncle. De son côté, Toma n’aimait pas plus que ça, le vieil homme, mais ils arrivaient à discuter. Mais pour Ano, elle ne lui parlait pas, et le regardait toujours fixement, jusqu’à ce que Nora lui dise d’aller dans sa chambre, ou qu’elle décide de s’y rendre toute seule.

    • Ab, pour toi ! fit Rina, en lui tendant un dessin qu’elle avait fait.

    La petite fille faisait des tas de dessins qu’elle donnait à tout le monde. Un jour, en rangeant sa chambre, la jeune maman était tombée sur une boite, à l’intérieur, il y avait pleins de dessins, où il y avait écrit pour Papa. Nora avait pleuré en parcourant les dessins qui représentait leur vie à tous les quatre. Elle doutait que leur père soit sensible à ce genre de choses.

     

    Nora vivait bien trop heureuse ces derniers temps, elle avait l’impression qu’elle ne méritait pas ce bonheur. Elle se savait coupable de trop de choses, pour avoir le droit d’être heureuse. Assise sur son lit, la jeune maman relisait les passages de son journal intime, qui datait de quelques années. Depuis la disparition de Tom, elle n’avait pas éprouvé le besoin d’écrire, et de confier ses pensées car elle savait qu’elle n’avait rien à confesser. Elle arriva à la dernière page, à la date du 24 mai 2003, il y avait une simple et seule phrase :

    « Il est revenu ».

    • Pourquoi tu n’aimes pas Al ? fit la petite voix de Rina, en passant devant la porte de la chambre de Nora.

    La jeune maman se leva et ouvrit la porte. Elle s’approcha de la porte en face de sa chambre, c’était celle de Rina, qui parlait avec Ano. Les deux enfants étaient en train de parler.

    • Il sait des choses ! répondit la petite fille, elle n’avait que six ans, pourtant il lui arrivait de parler d’un ton si convainquant, et convaincu, que cela faisait peur de voir une telle maturité chez une petite fille.
    • Quoi comme choses ? demanda Rina avec sa petite voix fluette, et bien moins présente que celle de sa sœur.
    • Des choses ! dit Anora d’un ton agacé.

    Nora avait appris à ne pas contrarier sa fille quand elle avait un tel ton. Elle était susceptible, et mettait vite en colère, parfois proche de l’hystérie. La jeune maman avait même fini, un jour, par lui jeter un sort Aguamenti, pour la calmer. Mais comme son père, la moutarde montait vite, pour redescendre presque aussi vite. Mais elle était assez … rancunière.

    • Ah ! Mais ces choses, ce sont des méchantes choses ? continua la petite fille, avec une voix beaucoup plus basse et douce.

    Elle semblait éviter de contrarier sa grande sœur, Nora avait remarqué que la fillette copiait tout ce que sa sœur faisait. Rina admirait Ano.

    • Oui, je crois que c’est à cause de papa ! répondit Anora, puis elle se mit à siffler du Fourchelang. Il n’y a que les méchants qui parlent la langue des serpents, ajouta la petite fille.
    • Mais tu n’es pas méchante ! s’écria Rina.
    • C’est pour ça qu’Ab est gentil avec maman et toi, vous ne parlez pas la langue des serpents ! dit Anora sans tenir compte de la remarque de sa petite sœur.

    Nora, derrière la porte, sa main posait sur sa bouche, était inquiète, sa fille se considérait déjà comme une « méchante ». Qu’est-ce qui avait bien pu mettre une telle idée dans la tête de sa fille, de sa petite fille. Elle devrait être pure et innocente, mais elle ne semblait pu l’être, ça faisait peur. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire pour l’aider ? Les deux petites filles se mirent à jouer, et Nora s’éloigna pour s’asseoir sur une chaise de la cuisine, complétement perdue. Wiskey était en train de préparer le repas, et la jeune sorcière était contente de l’avoir auprès d’elle.

     

    Quelques jours passèrent, et Nora continuait d’observer sa fille, mais elle semblait se comporter comme d’habitude, comme une petite fille. Bien que toujours aussi impétueuse, elle ne voulait pas qu’on lui mente, pas question de parler de père-noël, de petite souris ou de ce genre de choses. De son côté, Rina continuait de parler à Al, comme d’habitude.

    • Maman, c’est aujourd’hui qu’on va à la cérémonie ? demanda Toma, il était assez fier car il parlait toujours clairement.
    • Oui mon chéri ! répondit-elle dans un sourire.
    • C’était qui cette dame ? demanda Rina curieuse, mais elle n’était pas la seule car les deux autres enfants levèrent la tête vers elle.
    • C’est …. C’était la maman de Drago !
    • Alors, il n’a plus de maman ! commenta la petite fille.
    • Hélas non ! dit Nora, en prenant sa fille sur ses genoux.
    • Mais, toi, maman, tu ne vas pas mourir ! fit Rina d’un seul coup très inquiète.
    • Un jour, oui je vais mourir !
    • Un jour, dans très longtemps ? demanda Toma.
    • C’est tout ce qu’on peut souhaiter. Afin que l’on puisse passer le plus de temps ensemble. Il ne faut pas avoir peur de ce jour, il faut espérer qu’il arrive le plus tard possible ! les rassura-t-elle du mieux qu’elle put.
    • Et papa, il est mort ? demanda Ano d’un ton sérieux.

    Nora regarda sa fille, un long moment, elle lui sourit, sachant qu’elle ne pouvait pas lui mentir, mais elle ne savait si elle était prête à dire la vérité à ses enfants, ni même si eux étaient prêts à l’entendre. La jeune mère se leva de sa chaise pour s’accroupir près de sa fille, et prit les mains d’Anora

    • Je t’ai promis de tout te dire, je le ferais, mais là il faut y aller ! déclara-t-elle en se relevant.

    Wiskhey arriva avec les vestes des enfants pour se rendre donc à la cérémonie, en l’honneur de Narcissa Malefoy.

    • Je veux prendre le magicobus ! exigea Toma en courant vers la porte d’entrée.
    • Attends-nous ! cria la jeune maman en guidant les deux filles vers la porte.

    Les quatre membres de la petite famille se retrouvèrent dans le jardin de leur petite maison. Nora ouvrit le petit portail, et croisa le regard d’un homme, il tenait en main un appareil-photo. Il vint vers eux en courant.

    • Vous êtes bien Elanora Honey ? J’ai quelques questions à vous poser ! Savez-vous où se trouve Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ? Où vous rendez-vous avec vos enfants ?

    Nora leva la baguette pour appeler le magicobus, qui arrivait presque aussitôt. Elle attrapa la main de Toma, et de Rina, et le bus s’arrêta devant eux, la porte s’ouvrit, et les deux enfants montèrent à bord avec enthousiaste.

    • Vous ne voulez pas répondre ? continua le journaliste.

    Anora restait près de sa mère, regarda le journaliste et siffla du Fourchelang, Nora la poussa (doucement mais fermement) dans le bus. Elle croisa le regard du photographe, surpris et s’engouffra dans le bus à son tour. Elle paya les places, en indiquant sa destination. Le bus était parti en laissant le journaliste sur le trottoir. Nora s’assit en soupirant, il venait d’avoir le scoop de sa carrière. En dehors de quelques personnes, la communauté magique dans son ensemble, ne savait pas que ses trois enfants avaient pour père, Lord Voldemort.