• Une belle famille (2/4)

    Chapitre 20 : Belle Famille (2/4)

     

     

    Harry, Ron et Hermione regardaient les objets que Percy avait amenés, légués par Dumbledore. Ron ne cessait d’allumer et d’éteindre la lumière, exaspérant Hermione qui essayait de lires les runes de son nouveau livre. 

    - Regardez le symbole ! dit-elle en montrant le haut d’une page. 

    Au-dessus du titre, il y avait une image représentant une sorte d’œil triangulaire, la pupille barrée par un trait vertical. Harry fixa le symbole, il l’avait déjà vu quelque part. 

    - Vous l’avez déjà vu quelque part ? demanda-t-elle.

    - Non, fit Ron en secouant la tête. 

    - Attends…  Commença Harry qui cherchait où il avait bien pu voir ce symbole. … Je l’ai déjà vu, mais il était peu sûr de lui. 

    - Quoi ? Mais où ? s’écria Hermione

    - Sur … une tombe dans le cimetière de Godric’s Hollow… Et puis ce n’était pas ce symbole qu’il y avait sur la bague des Gaunt, dans le souvenir que Dumbledore nous a montré ?

    - Ah oui ! C’est vrai ! commenta Ron.

    Sirius entra dans la pièce, et s’avança vers eux pour savoir ce qu’ils étaient en train de faire, et s’ils comptaient rester longtemps dans la maison des Weasley. Harry en profita pour lui demander s’il connaissait le symbole en question.

    - Non, je ne connais pas, mais il ressemble à celui que porte Xenophilius Lovegood. Un étrange personnage, j’ai dû le rencontrer une ou deux fois. Pourquoi cette question ? demanda le parrain du Survivant. 

    - Pour rien ! répondit Harry. 

    Sirius haussa les épaules et s’intéressa de plus près au déluminateur. A la tombée de la nuit, le trio s’était finalement rendu à Square Grimmaud pour y passer la soirée. Les trois amis discutaient des derniers événements et de ceux à venir. 

    - Volde…. Tu sais Qui a profané la tombe de Dumbledore pour y prendre sa baguette et je n’arrive pas à comprendre pourquoi, dit Harry en frottant son front qui lui faisait mal. 

    - Je n’en sais pas plus, Harry, soupira Hermione. Et au sujet de ce symbole, je pense que nous devrions aller voir le père de Luna. 

    - Je ne sais pas Hermione, je ne vois pas le rapport avec les Horcruxes de Volde…

    - Non ! s’écria Ron

    - De Tu-sais-qui ! acheva Harry. 

    - Je pense que Dumbledore m’a légué ce livre pour découvrir la signification de ce symbole.

    - Peut-être…mais… commença le jeune élu, mais il n’avait pas d’arguments à faire valoir pour ne pas y aller. 

    - Je propose qu’on vote, dit Ron. Ceux qui sont d’accord pour aller voir Lovegood. 

    Le jeune rouquin leva la main, ainsi que Hermione bien sûr. Harry soupçonnait son ami d’être plus intéressé par le fait d’être bien vu de la jeune femme que de résoudre le mystère du triangle.

    - Très bien ! admit Harry, moitié amusée, moitié irrité. Mais quand on aura vu Lovegood, on pourrait peut-être essayer de trouver les Horcruxes. 

     

     

     

    Le lendemain matin, Harry, Ron et Hermione transplanèrent à nouveau vers le Terrier mais cette fois ils se rendirent de l’autre côté de la colline, non loin d’un village nommé Loutry Ste Chasoupe. Ils trouvèrent la maison des Lovegood. C’était une maison des plus étranges, une sorte de grand cylindre noir avec une lune fantomatique suspendue derrière elle dans la lumière du midi. Les trois amis avancèrent vers la porte et Harry sortit de sous la cape au moment où Hermione frappait trois coups. La porte s’ouvrit. 

    - Bonjour, Mr. Lovegood, je suis Harry. Harry Potter ! Annonça-t-il alors que la bouche de Xenophilius avait fait un joli O. Pouvons-nous entrer ? demanda le jeune survivant. Nous voudrions vous poser une question. 

    Le père de Luna sembla hésité mais finit par les laisser entrer en les pressant de faire vite. Il claqua même la porte derrière eux. 

    - Vous feriez mieux de monter, dit Xenophilius.

    Il les fit traverser une cuisine toute ronde. La cuisinière, l’évier et même les placards étaient ronds. Au milieu, un escalier en fer forgé en colimaçon menait dans les étages supérieurs. La pièce du dessus semblait être un mélange de living-room et d’atelier. Il y avait un tas de livres et de papier entassés partout… Mr Lovegood attrapa une nappe pour recouvrir une presse qui faisait des claquements et cliquetis assourdissant en imprimant les exemplaires du chicaneur. En posant cette nappe, un tas de papier dégringola et une feuille vint se glisser contre les pieds d’Harry. Il la ramassa et reconnut entre mille la douce écriture de Nora. 

     

    « Cher Mr Lovegood, directeur du Chicaneur. 

    Je suis impressionnée par votre envie de soutenir Harry Potter et je soutiens votre avis. Mais j’ai entendu parler d’un projet vous concernant, visant à vous faire taire. Ils comptent kidnapper votre fille Luna. Je viens avec cette lettre vous prévenir du danger. Mettez votre fille en sécurité à Poudlard, notamment dans la salle sur demande. 

    J’espère vous avoir prévenu à temps.

    Avec toute mon affection.

    Nora. 

     

    PS : Pour entrer dans la salle sur demande, aller dans le grand couloir du cinquième étage et passer trois fois devant la tapisserie de Barnabas le Follet en pensant très fort à ce que vous voulez. 

     

    - Mr. Lovegood, Nora vous a écrit … commença Harry, surpris.

    - Oh… oui ! Répondit Xenophilius, dés que j’ai reçu cette lettre, j’ai prévenu Luna et elle n’est pas rentrée pour Noël. J’ai entendu dire qu’il y avait eu un contrôle dans le Poudlard Express. Ils cherchaient Luna, j’en suis sûre ! expliqua-t-il bien que toujours inquiet de savoir l’élu dans sa maison. Alors en quoi puis-je vous être utile, Mr Potter ? 

    - Et bien voilà, il s’agit du symbole que vous portez autour du cou, nous nous demandions ce qu’il signifiait.

    - Vous voulez parler du signe des reliques de la Mort ? supposa-t-il en soulevant le pendentif qu’il avait sur lui. 

    - Les reliques de la Mort ? répéta Harry sans comprendre. 

    - C’est cela, vous n’en avez jamais entendu parler ? Ça ne me surprend guère, les sorciers qui y croient sont rares, très rares. On utilise ce symbole pour se révéler auprès de ce qui y croit, dans l’espoir qu’ils puissent aider à la Quête ! expliqua le père de Luna.

    - Mais c’est quoi les reliques de la mort ? interrogea Hermione. 

    - J’imagine que vous connaissez tous le conte des trois frères ? 

    Harry répondit que non, mais Ron et Hermione dirent tous les deux oui. Xenophilius hocha la tête d’un air grave. Et il se leva pour chercher son exemplaire avant que le jeune Granger ait eu le temps de lui dire qu’elle avait le sien. 

    - Dans ce cas, pourquoi ne pas nous le lire à voix haute ? C’est le meilleur moyen pour nous comprenions tous de quoi il s’agit. 

    - Euh… D’accord ! accepta Hermione, un peu inquiète. 

    Elle ouvrit donc le livre et commença la lecture du conte.

     

    << Il était une fois trois frères qui voyageaient au crépuscule, le long d'une route tortueuse et solitaire. Après avoir longtemps cheminé, ils atteignirent une rivière trop profonde pour la traverser à gué et trop dangereuse pour la franchir à la nage. Les trois frères, cependant, connaissaient bien l'art de la magie. Aussi, d'un simple mouvement de baguette, ils firent apparaître un pont qui enjambait les eaux redoutables de la rivière. Ils étaient arrivés au milieu du pont lorsqu'une silhouette encapuchonnée se dressa devant eux en leur interdisant le passage.
    C'était la Mort et elle leur parla. Elle était furieuse d'avoir été privée de trois victimes car, d'habitude, les voyageurs se noyaient dans la rivière. Mais elle était rusée. Elle fit semblant de féliciter les trois frères pour leurs talents de magiciens et leur annonça que chacun d'eux avait droit à une récompense pour s'être montré si habile à lui échapper.
    Le plus âgé des frères, qui aimait les combats, lui demanda une baguette magique plus puissante que toutes les autres, une baguette qui garantirait toujours la victoire à son propriétaire, dans tous les duels qu'il livrerait, une baguette digne d'un sorcier qui avait vaincu la Mort ! La Mort traversa alors le pont et s'approcha d'un sureau, sur la berge de la rivière. Elle fabriqua une baguette avec l'une des branches et en fit don à l'aîné.
    Le deuxième frère, qui était un homme arrogant, décida d'humilier la Mort un peu plus et demanda qu'elle lui donne le pouvoir de rappeler les morts à la vie. La Mort ramassa alors une pierre sur la rive et la donna au deuxième frère en lui disant que cette pierre aurait le pouvoir de ressusciter les morts.
    Elle demanda ensuite au plus jeune des trois frères ce qu'il désirait. C'était le plus jeune mais aussi le plus humble et le plus sage des trois, et la Mort ne lui inspirait pas confiance. Aussi demanda-t-il quelque chose qui lui permettrait de quitter cet endroit sans qu'elle puisse le suivre. A contrecœur, la Mort lui tendit alors sa propre Cape d'Invisibilité.
    Puis elle s'écarta et autorisa les trois frères à poursuivre leur chemin, ce qu'ils firent, s'émerveillant de l'aventure qu'ils venaient de vivre et admirant les présents que la Mort leur avait offerts.
    Au bout d'un certain temps, les trois frères se séparèrent, chacun se dirigeant vers sa propre destination.
    L'aîné continua de voyager pendant plus d’une semaine et arriva dans un lointain village. Il venait y chercher un sorcier avec lequel il avait eu une querelle. A présent, bien sûr, grâce à la Baguette de Sureau, il ne pouvait manquer de remporter le duel qui s'ensuivit. Laissant son ennemi mort sur le sol, l'aîné se rendit dans une auberge où il se vanta haut et fort de posséder la puissante baguette qu'il avait arrachée à la Mort en personne, une baguette qui le rendait invincible, affirma-t-il.
    Cette même nuit, un autre sorcier s'approcha silencieusement du frère aîné qui dormait dans son lit, abruti par le vin. Le voleur s'empara de la baguette et, pour faire bonne mesure, trancha la gorge du frère aîné.
    Ainsi la Mort prit-elle le premier des trois frères.
    Pendant ce temps, le deuxième frère rentrait chez lui où il vivait seul. Là, il sortit la pierre qui avait le pouvoir de ramener les morts et la tourna trois fois dans sa main. A son grand étonnement et pour sa plus grande joie, la silhouette de la jeune fille qu'il avait un jour espéré épouser, avant qu'elle ne meure prématurément, apparut aussitôt devant ses yeux.
    Mais elle restait triste et froide, séparée de lui comme par un voile. Bien qu'elle fût revenue parmi les vivants, elle n'appartenait pas à leur monde et souffrait de ce retour. Alors, le deuxième frère, rendu fou par un désir sans espoir, finit par se tuer pour pouvoir enfin la rejoindre véritablement.
    Ainsi la Mort prit-elle le deuxième des trois frères.
    Pendant de nombreuses années, elle chercha le troisième frère et ne put jamais le retrouver. Ce fut seulement lorsqu'il eut atteint un grand âge que le plus jeune des trois frères enleva sa Cape d'Invisibilité et la donna à son fils. Puis il accueillit la Mort comme une vieille amie qu'il suivit avec joie et, tels des égaux, ils quittèrent ensemble cette vie.
     >>

     

    - Voilà, c’est ça ! dit Xenophilius après la lecture de la jeune fille. 

    - Pardon ? demanda Hermione, perplexe. 

    - Ce sont les reliques de la Mort…. La baguette de Sureau, la Pierre de Résurrection et la Cape d’invisibilité, dit-il en dessinant le symbole vertical pour la baguette, un cercle pour la pierre, et le triangle autour pour la cape. Voici rassemblées les reliques de la Mort. 

    Harry comprit que la Baguette que Voldemort avait volé dans la tombe de Dumbledore était la Baguette de sureau, la première relique, la plus puissante baguette. Et que lui, Harry, possédait la dernière relique, la cape. Et la dernière était la pierre incrustée dans la Bague des Gaunt. 

    - La bague des Gaunt, je pense que c’est un Horcruxe et une relique ! glissa-t-il tout bas à Hermione, alors que le trio quittait la maison de Lovegood. 

    - Je pense en effet que c’est un Horcruxe, quant à une relique, c’est une autre histoire. Nous devons rester concentrés sur les Horcruxes, Harry ! répliqua Hermione.

    Ils s’installèrent dans une forêt sombre et encore humide des giboulées de Mars, Hermione mis en place les protections pendant que les garçons montaient la tente. Ils n’étaient pas rentrés à Square Grimmaud pour pouvoir rester enquêté sur les Horcruxes et peut-être les Reliques.