• Chapitre 19 : La Vie et la Mort (2/4)

    Le mois de décembre commença et Nora regardait ses enfants dormir. Narcissa n’avait pas voulu lui reparler depuis… son agression à cause d’elle. Drago était reparti à Poudlard. Quant à Lucius, et bien, ils n’avaient jamais eu de bonnes relations tous les deux. Et avec Bellatrix c’était toujours pareil. La petite maman se sentait de plus en plus seule. Plus encore que lors de ces trois mois, enfermée dans sa chambre. Les jours semblaient s’éterniser. Elle en profita pour remplir son journal intime et essayer de compléter ses souvenirs. Elle avait retrouvé une bonne partie de sa mémoire mais savait qu’il manquait encore des détails, des personnes, des moments importants qu’elle n’avait pas encore retrouvés. Elle ne parvenait pas à se concentrer sans que cela ne déclenche des maux de têtes. Elle finit par décider de laisser la nature et le temps faire leur œuvre pour lui rendre la mémoire. Ses rêves l’aidaient beaucoup pour se remémorer les choses. Vers la fin décembre, elle reçu la visite de Druella et les deux amies se rendirent sur le chemin de Traverse pour faire des achats pour les enfants de Nora.

    - Je connais une boutique sur le chemin de Traverse, fit Druella en entrainant la jeune fille dans la rue animée et décorée à l’occasion de Noël qui approchait.

    De nombreuses boutiques étaient fermées et quelques personnes habillées de haillons étaient assises, serrées les unes contre les autres devant les portes des maisons et magasins vides. Nora s’approcha d’eux sans vraiment savoir comment les aider mais Druella la retint en lui tenant le bras.

    - Non ce sont sans doute des sangs-de-bourbe.

    - Et alors ?  Répliqua-t-elle.

    Elle tourna la tête vers son amie et lui fit un sourire entendu. Après tout, Nora elle-même était une née-moldue, une sang-de-bourbe comme Druella les appelait. La jeune fille dégagea son bras pour aller donner toutes ses pièces d’argents et de bronzes aux malheureux assis par terre. Elle revint vers son amie qui ne fit aucun commentaire, et toutes les deux entrèrent dans un magasin pour enfants sorciers. Nora se mit à arpenter les allées en souriant, heureuse de pouvoir offrir quelque chose à ses petits. Tom lui avait laissé de l’argent, beaucoup d’argent. Il semblait quand même souhaiter que les jumeaux ne manquent de rien.

    - Regarde, ce petit hochet ! s’extasia-t-elle en brandissant le petit objet.

    C’était un hochet avec un vif d’or sur le dessus qui vint compléter les autres objets que la jeune fille avait déjà choisit. Il y avait un tas de peluche dont un gros lion, un gros blaireau, un énorme aigle, et un long serpent. Il y avait aussi une souris et un loup. Elle avait pris un hochet pour chacun et des petits livres en tissus. Elle y ajouta des petits jeux, comme un ensemble de cubes et tout un tas de d’autres jouets divers et variés qui faisaient toutes sortes de bruits. Elle mit aussi une belle pile de vêtement de différentes couleurs. La jeune fille déposa le tout à un caissier qui lui proposa en plus un sac sans fond pour le transport, ce qui s’avéra nettement plus pratique. Alors que Druella venait la rejoindre, elle se figea net. En face d’elles se tenait une femme ressemblant beaucoup à Bellatrix.

    - Bonjour, fit Nora avec le sourire. Elle avait vite compris de qui il s’agissait. Devant elles, se trouvait Andromèda. Vous faîtes les courses pour la petite Nymphadora, supposa la jeune fille.

    L’ainée des Blacks se contenta de hocher la tête sans quitter sa mère des yeux. La petite sorcière trouvait leur comportement un peu bizarre. On aurait dit qu’elles ne s’étaient pas vues depuis des années et qu’elles ne savaient pas bien si elles devaient se tomber dans les bras, s’ignorer ou bien se battre.

    - Vous comptez rester figées longtemps comme ça ? Embrassez-vous, les encourageât Nora dans un sourire. Rien ne devrait séparer une famille, insista-t-elle en prenant la main des deux femmes pour les réunir.

    Puis elle se dirigea seule vers la caisse afin de payer ses nombreux achats et de laisser un peu d’intimité aux deux sorcières. Le marchand compta les articles avant de ranger le tout dans le sac sans fond. Il termina par l’encaissement des quarante-deux galions et quelques mornilles. Nora lui donna l’argent puis récupéra sa monnaie en jetant un coup d’œil vers son amie et sa fille qui discutaient. Elle esquissa un sourire et décida de sortir pour donner sa monnaie aux mendiants. Elle aurait tellement aimé pouvoir faire plus pour eux. Elle se releva et en se retournant elle se trouva nez à nez avec un homme qui pointait sa baguette, droit sur elle. Nora leva les mains en guise de réédition alors que la rue était en train de se vider. La jeune fille prit peur. Était-ce un homme dangereux ? Allait-il la tuer pour se venger ? La faire prisonnière ? Nora n’avait pas envie de laisser ses enfants et Tom tous seuls. Elle ne voulait, non ne pouvait pas être séparé d’eux. Le pire c’est qu’elle ne pourrait même pas blâmer cet homme mais elle avait peur.

    - Que voulez-vous ? demanda-t-elle d’une voix blanche. Elle ferait de son mieux pour l’aider si elle le pouvait.

    - Dimitri ! appela une voix qui résonna familièrement aux oreilles de Nora. Elle se retourna pour croiser le regard de Sirius.

    - Nora, fit-il surpris.

    Il s’avança vers elle et la prit dans ses bras.

    - Tu vas bien ? demanda Sirius en s’écartant d’elle pour la regarder. Après le sauvetage d’Arthur, j’ai eu peur que Vold…..

    - Tais-toi ! s’écria Nora en mettant sa main devant la bouche de son ami. Il y a un tabou sur son nom.

    - Ah oui, c’est vrai !

    Andromèda et Druella sortirent de la boutique et rejoignirent le groupe, brandissant leurs baguettes face à Dimitri.

    - Arrêtez ! Cela ne sert à rien de vous battre ! décria-t--elle en essayant de calmer les choses.

    - Oui, je suis d’accord ! l’approuva Andromèda.

    - Moi, je préfère amener la gamine, et voir comment Voldemort va…

    - Non ! fit Nora.

    Mais c’était trop tard. Une bonne dizaine de mangemorts venait d’apparaître dont Fenrir Greyback.

    - Oh ! Regardez-moi ça ! Nous avons une belle brochette des membres de l’Ordre, fit le loup-garou alors que les mangemorts encerclaient le groupe.

    - Fenrir ! fit Nora

    - Qu’est-ce tu fais ici ? demanda-t-il surpris sans quitter Sirius et Dimitri des yeux.

    - Je faisais des achats pour Anora et Toma, expliqua-t-elle en avançant devant le reste du groupe.

    - Et tu fais ça avec les membres de l’ordre ! cracha-t-il.

    - Possible ! Sirius m’aidait à choisir ce qui est le mieux pour Toma, un petit balai, tu vois comme ceux qu’il y a dans la vitrine là-bas, dit-elle en pointant son doigt vers la vitrine en face.

    Greyback se retourna instinctivement et Dimitri en profita pour lui lancer un sort cuisant. Nora attrapa les mains de Druella et Andromèda et les entraina au loin. Fenrir à terre, les autres mangemorts n’étaient plus si ordonnés ni très doués. Sirius et Dimitri, qui étaient de fins sorciers, en vinrent vite à bout. La plupart gisaient inconscients sur le sol mais vivant. Nora soupira et revint vers Greyback. Ce dernier se redressait en fusillant la jeune fille du regard. Elle lui sourit, un peu gênée et désolée, mais elle ne pouvait pas laisser les mangemorts attaquer et tuer Sirius et son ami. Elle avait supposé que les membres de l’Ordre ne tueraient pas. Dimitri s’approcha du duo en menaçant toujours le loup-garou. La petite sorcière se leva et se plaça devant lui pour protéger Fenrir encore affaibli par le sort qu’il avait reçu.

    - Non, ne le tuez pas ! s’écria-t-elle.

    - Dégage ! cria Dimitri… Tu sais ce qu’il a fait, ce monstre à tué mon fils !

    - Je sais ! Mais le tuer ne vous rendra pas votre fils… Est-ce que vous sentiriez vraiment mieux ? demanda Nora qui n’avait pas la moindre idée de ce qu’on pouvait ressentir dans ces cas-là. …Vous deviendriez comme lui… ajouta-t-elle pour le convaincre.

    - Dimitri, viens ! Il faut y aller avant que d’autres ne viennent… Dim ! cria Sirius en tirant sur la manche de son ami.

    Quelques secondes plus tard, ils avaient tous les deux disparus. Nora soupira de soulagement, personne n’était mort aujourd’hui. Elle se retourna et aida Fenrir à se relever. Elle vit aussi Druella et Andromèda revenir vers eux. La jeune fille sourit timidement et prit la main de son ami dans la sienne. Les autres mangemorts se relevaient et retrouvaient peu à peu leurs esprits.

    - Nora ! Tu es bien une petite … gamine ! dit-il en tapotant le sommet de sa tête d’un air moqueur mais amical.

    - Euh… Merci ! répondit-elle, ne sachant pas très bien comment le prendre. Nous allons prendre un verre toutes les trois ! proposa-t-elle à Druella et Andromèda en les entrainant vers le Chaudron Baveur.

    Les deux femmes la suivirent en silence. Elles entrèrent dans le pub et s’installèrent à une table.

    - Vous allez bien ? demanda Nora à son amie et sa fille.

    - Oui, ça va ! répondit Druella alors que Dromeda hochait la tête encore un peu sous le choc.

    Le barman vint prendre leurs commandes. La petite sorcière commanda une simple bièraubeurre tandis que Druella et sa fille optaient pour un Whisky pur feu afin de se remettre de leurs émotions. Le bar était vide, sans doute à cause de l’altercation entre les membres de l’ordre et les Mangemorts. Cela avait dû faire peur à tout le monde.

    - Vous n’êtes plus fâchées ? demanda la jeune fille. Qu’est-ce qui s’était passé ?

    - Ma fille s’est mariée avec un sang… un né-moldu ! expliqua Druella, rejetant son nom, son héritage pour un …

    - L’homme de sa vie, celui qu’elle aime, avec qui elle a eu une merveilleuse petite fille ! compléta Nora dans un grand sourire.

    - Euh oui ! fit la vieille dame, en soupirant.

    - Les parents ne sont-ils pas censés souhaiter le bonheur de leurs enfants ? demanda la petite sorcière.

    Le barman posait leur commande sur la table. Druella prit son verre et le but d’un seul coup.

    - Je suis désolée ! fit-elle en baissant la tête… Ton père ne m’a pas tellement laissé le choix et après… c’est devenue une habitude.

    - Mère ! murmura Dromeda, un mot qu’elle n’avait pas prononcé depuis bien longtemps.

    Nora se doutait que la mère de Tonks avait besoin de soutien. Son mari étant un né-moldu, il devait être chassé par le nouveau régime du Ministère. Les deux femmes se mirent à échanger des commentaires superficiels sur leurs vies mais au moins, elles se parlaient. La jeune fille se contenta de les regarder, son éternel sourire accroché aux lèvres. Même s’il y aurait sans doutes encore des hauts et des bas, la mère et la fille commençaient à se réconcilier. Nora se demanda si elle aussi, un jour, elle aurait la chance de pouvoir se réconcilier avec sa mère et de rire à nouveau avec elle et sa grande sœur.