• La vie de chateau (4/4)

     

    Chapitre 15 : La vie de château (4/4)

     

     

     

    Elle ouvrit les yeux, quelques instants plus tard, elle « combattait » le puissant sortilège d’amnésie  du professeur Dumbledore, ce qui lui causait des maux de têtes et des évanouissements. Elle leva les yeux et vit le visage de Narcissa au dessus d’elle, elle était installée sur le canapé.

    -          Désolée, je me suis souvenue de quelque chose concernant mon passé ! expliqua la jeune fille en se redressant. Drago et Lucius étaient toujours dans la pièce.

    -          Dites-moi, mademoiselle, êtes-vous folle ? demanda Monsieur Malefoy.

    -          Euh… non, je ne crois pas, monsieur ! répondit Nora, en se levant du canapé, elle était un peu surprise par cette question.

    -          Drago, nous a raconté ce qui s’est passé avec le maître ! Pourquoi le contrariez-vous ainsi ? questionna-t-il

    -          Je ne sais pas ! Je … J’ai … commença-t-elle le regard dans le vague, cherchant la réponse à cette question… Je n’en sais rien ! répondit-elle en haussant les épaules, peut-être un peu triste.  Je vais vous laissez en famille ! ajouta Nora en quittant la pièce.

     

    Elle marcha dans le couloir d’un air rêvassant, en pensant à sa famille. D’après ce qu’elle avait entendu dans ses souvenirs, sa famille, ses parents l’avaient chassé, abandonné, et elle avait envie de savoir pourquoi. Mais cinquante ans plus tard, ils étaient peut-être morts et elle n’aurait jamais de réponse. Nora passa dans sa chambre pour se changer, et redescendit dans la salle à manger. Peter était seul assis à la table. La jeune fille sourit, et s’installa en face de lui. Les petits elfes lui apportèrent son repas, et la petite sorcière les remercia. Et se mit à manger, elle souriait à Peter, elle n’avait pas envie de lui faire la tête, c’était Tommy le responsable de toute cette histoire.

    -          Pourquoi, commença-t-elle, Pourquoi tu nous as laissé partir, le professeur Slughorn et moi ? J’ai bien vu que tu avais baissé ta baguette ! demanda la jeune fille en reposant son verre.

    -          Je ne pouvais pas te jeter un sort, Nora ! Je ne pouvais pas t’attaque ! répondit Quedever.

    -          Ah bon ! Pourquoi ? continua Nora, en regardant Peter avec un air affectueux.

    -          Parce que … je … parce que tu es mon amie ! conclut-il.

    Le sourire de la jeune fille s’agrandit, et elle tendit la main pour prendre celle de Peter, c’était aussi son ami. Ils restèrent un moment comme ça, jusqu’à ce que la porte s’ouvre, pour laisser entrer la famille Malefoy dans la salle à manger. Nora lâcha doucement la main de Peter, et vit Drago s’asseoir à ses côtés. Il semblait aller beaucoup mieux. Narcissa semblait encore être ailleurs, et son mari démuni sans sa baguette. La pièce resta un moment silencieuse, mais Nora n’aimait pas beaucoup ce genre de mutisme oppressant, nerveux.

    -          Ça va mieux, Drago ? demanda donc Nora inquiète.

    -          Oui ! fit-il évasivement en jetant un regard à son père.

    -          Vous n’avez pas à vous sentir coupable, monsieur Malefoy ! dit la petite sorcière en croisant le regard de ce dernier. Lucius semblait surpris par sa remarque.

    -          C’est à cause de mon échec au ministère, que Drago se retrouve dans cette position.

    -          Non, c’est l’erreur de Tom, d’avoir cru en une prophétie. ! contredit-elle dans un soupir las et triste de toute cette rancœur, et cette haine.

    Nora repoussa son assiette, elle n’avait plus très faim, elle se leva de table et les petits elfes débarrassèrent son couvert. La petite sorcière referma la porte derrière elle, et retourna dans sa chambre.

     

    Nora s’allongea sur son lit, et regardait le plafond rêveuse, elle avait retrouvé une grande partie de ses souvenirs, mais certaines scènes étaient encore floues, et confuses. Elle se redressa sur son lit, elle venait de se rappeler quelques choses. Elle se rendit à la cuisine,  en souriant. Un souvenir lui était revenu : Les bonbons.

    -          Wiskey ? Tu veux bien m’aider à faire des bonbons ? demanda Nora toute excitée. Il faut en faire au citron, à l’ananas, … à la groseille.

    -          Oui, bien sûr, mademoiselle Nora ! répondit la petite elfe.

    Toutes les deux passèrent l’après-midi à faire des confiseries. Nora était absorbée par cette activité, mais elle était heureuse de pouvoir le faire. Le temps passait et la quantité de bonbons grandissait à vue d’œil. Elle avait sans doute fait un peu trop, mais tant pis. La jeune fille les plaça dans une grande boîte, et maintenant elle se demandait comment les faire parvenir. La chance lui sourit, le soir venu, car elle croisa le professeur Rogue, au détour d’un couloir. Elle avait bien vu son regard étrange lors de la réunion. C’était aussi l’occasion de lui poser la question.

    -          Ah, professeur ! Je suis contente de vous voir. Est-ce que vous pouvez donner celui au professeur Dumbledore, de ma part, s’il vous plait.

    -          Qu’est-ce que c’est ? demanda Rogue

    -          Ce sont des bonbons, il y a en au citron pour Dumbledore, l’ananas est pour Slughorn et la groseille pour Hagrid ! répondit Nora en lui tendant la boite.

    Severus la prit entre ses mains. Nora ne savait pas très bien comment aborder le second sujet. Elle porta sa main à son ventre et Severus la suivit des yeux. Son regard était inquiet, dur et peut-être un peu protecteur. La jeune fille compris qu’il savait pour son enfant, et l’identité du père. Elle soupira et ferma les yeux, une petite seconde.

    -          Ainsi, Dumbledore vous a tout dit ! Enfin, ça ne peut pas être Tom ! commenta Nora

    -          Oui !

    -          Je dois dire que je ne suis pas vraiment surpris. Il vous a demandé de veiller sur moi. Il se sent responsable de cette situation. Dites… Dites lui qu’il ne m’appartient pas de lui en vouloir, je ne suis pas parfait pour ça. Dites lui aussi qu’il n’a aucune raison d’avoir peur… que tous les autres l’attendent de l’autre côté de la rive. Dites lui que tout ira bien, vous pouvez faire ça ?

    -          Oui ! répondit le professeur Rogue. Mais puis-je savoir pourquoi ?

    -          Il va mourir, n’est-ce pas ? Il est important qu’il sache tout cela avant de partir, à la fois pour lui et pour moi. Mais je dois surtout lui avoir que Voldemort restera en vie encore longtemps. Je ne sais pas si c’est grâce à moi, ou à cause de moi.

    -          Que veux-tu dire ?

    -          Le premier, je l’ai sauvé inconsciemment, le second sans savoir ce que c‘était, en revanche, le troisième, j’ai choisi de le sauver. Le professeur Dumbledore saura de quoi je parle ! continua Nora. Cela lui faisait du bien de pouvoir se confier à Severus. Il semblait écouter, cela faisait du bien. 

    -          Je lui transmettrais tout ça ! fit Severus avec un maigre sourire auquel Nora répondit de son mieux.

    Le professeur Rogue repris sa course, et la petite sorcière sentit des larmes montaient dans se yeux, c’était la dernière chose qu’elle pouvait faire pour Dumbledore, leur dernier lien allait se briser, et chacun ayant payé sa dette auprès de l’autre, et chacun reprenant sa route, même si celle de Dumbledore serait courte.

     

    Alors que la jeune fille revenait dans l’entrée de la maison, elle croisa Lucius, ce dernier se dirigeait vers elle, à grand pas. Il semblait contrarié, avec un visage blanc, il tenait dans sa main un petit parchemin.

    -          Vous voilà ! dit-il.

    -          Vous pouvez me tutoyer, monsieur ! fit Nora avec le sourire.

    -          Oui ! Samuel Nott vient de m’écrire pour avoir l’autorisation de venir vous voir ! expliqua-t-il en tendant le petit parchemine à la petite sorcière. Cette dernière le prit en main, et lut la missive. La jeune fille sourire, elle aussi apprécierait beaucoup de revoir le jeune garçon, enfin maintenant cela devait être un vieil homme.

    -          Est-ce possible qu’il vienne ? demanda Nora en relevant la tête vers Lucius.

    -          Je suppose ! Il … faut voir ça avec … le maître ! répondit-il.

    Nora se doutait que de se retrouver dans sa maison, sans être le maître ne devait pas être facile. Il ne pouvait pas inviter qui il voulait, il ne pouvait pas chasser qui il voulait. Il ne pouvait presque pas sortir non plus, étant évadé d’Azkaban.

    -          Je lui demanderais ! fit Nora, et la jeune fille sentit Lucius se décrisper, soulagé de ne pas avoir à lui demander.

    La petite sorcière soupira, et plia le parchemin avant de glisser dans sa poche. Elle fit un maigre sourire à Mr Malefoy, avant de lui dire :

    -          Je suis triste, et désolée que vous soyez sortit de prison, pour vous retrouver dans une cage dorée ! Mais vous avez au moins, votre femme et Drago ! commenta la jeune fille.

    C’est vrai, il avait changé de cage pour une autre. Elle s’inclina légèrement et laissa Lucius reprendre son chemin, et elle retourna dans sa chambre.

     

    Elle passa plusieurs jours à chercher Tom ou Voldemort pour lui parler, mais forcément il ne se montra pas. Le mois de juillet allait vers la fin, et Nora sentait que beaucoup de choses allaient changées durant cet été, et en septembre. Aout, serait le mois où le Ministère allait tomber, et septembre, celui où Dumbledore allait tomber aussi. Tom prendrait le contrôle du Ministère et de Poudlard. Il se resterait que Harry, l’élu, le survivant pour vaincre Voldemort. Ce serait Tom, l’héritier de Serpentard, le puissant mage noir qui a dépassé les limites de la magie, contre Harry, le Survivant, le jeune élu, avec toutes les armes que le Destin et Dumbledore avait pu lui mettre entre les mains. Qui allait sortit gagnant de ce combat, seul l’avenir le dira.

    Nora avait compris tout ça, et elle n’arrivait toujours pas à choisit un camp. Elle ne voulait pas voir Tom, mourir, surtout pas avant elle. Mais elle ne voulait pas le voir gagner, le monde tel qu’elle le connaissait, n’existerait plus. Chaque vie était précieuse, et ne devait pas être sacrifié au nom du pouvoir et de la grandeur.

    Severus était revenu avec la date de transfert de Harry, les mangemorts s’étaient donc tenu prêts et le 30 juillet au soir, il étaient tous partis, laissant Nora et Narcissa seules dans le manoir. Au moment où Voldemort transplana en dernier, Nora sentit son ventre se contractait.

    -          Oh ! fit-elle en posant sa main sur son ventre, elle se pencha en avant.

    -          Que se passe-t-il ? demanda Narcissa.

    -          Rien, une petite contraction, Gigoteuse est inquiète, c’est tout ! répondit la petite sorcière en lui prenant la main.

    Tous les deux venaient de voir les personnes qu’elles aimaient, partir en guerre. Ils pouvaient se faire tuer. Elles se rendirent dans le salon, pour s’installer et attendre. Nora avait juste posé ses fesses sur le canapé, quand elle sentit une autre contraction. Elle ne se sentait pas à l’aise, et finalement la poche des eaux se rompit. Nora était debout au milieu du salon, et pleurait, complètement paniquée.

    -          Elle ne peut pas venir maintenant, c’est beaucoup trop tôt ! s’écria la petite sorcière désespérée.

    -          Et pourtant, le travail commence, ma chérie ! Allons dans la chambre, on sera mieux. Fit Narcissa qui prend les choses en main, alertant les elfes de maison de préparer ce qu’il faut, serviettes, eau chaude…

     

    Nora se contenta de serrer les dents chaque fois qu’une contraction arrive. La jeune femme est quand même parvenue à monter les marches d’escaliers de son mieux. Elle s’allongea sur le son lit, et Narcissa l’aida à se déshabiller, pour laisser sa petite gigoteuse venir au monde. Cissy l’aide à relever les genoux, et les couvrir avec une grande serviette pour qu’elle ne prenne pas froid. La jeune maman reste ainsi pendant plus d’une heure, à attendre que son col se dilate. Bientôt le col est bien dilaté, et Nora va pouvoir donner naissance à sa fille. La petite sorcière a vraiment très peur que sa fille ne survive pas, elle va sans doute être si petite.

    -          Quand tu sentiras une contraction, il faudra pousser très fort ! expliqua la mère de Drago, alors que Nora hochait la tête vigoureusement.

    Nora se mit à pousser en criant, à chaque contraction. Sa petite fille devait sortir maintenant. Chaque poussée était accompagnée d’un court moment de répits, ou elle respirait de façon rapide, la bouche ouverte, comme un petit chien. Au bout d’une trentaine de minutes, de souffrance, mais aussi d’excitation, une petite tête sortit, suivit d’un petit corps. Son bébé venait de naître.

    -          C’est un garçon. Fit Narcissa

    Elle posa le bébé sur le ventre de Nora, pour couper le cordon. La jeune maman posa sa main sur la tête de son petit garçon. Puis l’enfant fut enveloppé dans un linge humide. Ce dernier se mit à pleurer, alors que ses poumons s’ouvraient pour aspirer sa première bouffée d’air. La croyance voulait que ce soit à ce moment là que l’âme entre dans le corps.

    -          Un garçon, un garçon !  répéta Nora, surprise, elle était persuadée d’avoir une fille.

    Le petit elfe approcha le bébé de sa mère qui le couva du regard en portant sa main à son petit crane, il était si minuscule. La jeune fille sentit une autre violente contraction, et un elfe de maison informa qu’elle voyait une autre tête dans l’utérus de Nora.

    -          Oh ! Ils sont deux ! Il va falloir recommencer, ma chérie. Dit Narcissa.

    Nora se remit à pousser, à respirer, à souffrir, à pousser tout ça en rythme pour mettre au monde le deuxième bébé. Cinq minutes après son frère, une petite fille vit le jour.

    -          C’est une fille ! annonça donc Narcissa,

    Elle installa la toute petite fille sur le ventre de la jeune mère, pour couper aussi le cordon. Nora posa sa main sur le sommet de crane de son bébé, qui était encore plus petit que son frère. Cissy confia le bébé à un petit elfe, et les deux bébés prirent leur premier bain. Nora libéré le placenta, et tomba d’épuisement sur son lit. Elle s’efforçait de rester éveiller, alors que Narcissa posa ses deux anges dans leurs berceaux, mais elle s’endormit rapidement. Rassurée ! Sereine ! Détendue ! Ses bébés étaient certes minuscules, mais vivants.