• Entretien au Ministère (2/5)

    Chapitre 13 : Entretien au Ministère (2/5)

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    Soudain la lourde porte s'ouvrit, Nora ne pouvait pas se retourner, mais trois hommes arrivèrent entre elle et le Magemagot. Deux aurors semblaient escorter un troisième, que la jeune fille reconnut tout de suite, il s'agissait de Karl. Elle était très surprise de le voir ici.

    - Que signifie cette intrusion, Liponade ! dit Scrimgeour d'une voix forte

    - Monsieur le Ministre, je suis désolée, mais cet homme a un message de Vous-Savez-Qui, concernant la prévenue ! répondit-elle.

    - Le Seigneur des Ténèbres ordonne que Nora lui soit rendue le 8 juin, sinon mille moldus par jour. Elle doit se rendre à la sortie moldue du Ministère de la Magie ! Nora, je regrette de ne pas avoir pu te protéger ! s'écria-t-il alors qu'il était amenée hors de la pièce, la petite sorcière croisa son regard, et lui fit son plus beau sourire.

    Nora sentit son cœur se serrait à cette annonce, Tom allait venir la chercher, alors qu'elle commençait à abandonner tout espoir, tous ses rêves, qu'elle désespérait de se voir à Azkaban loin de sa famille. Voila qu'il accourait pour la sauver, il lui redonner l'envie d'y croire. Elle leva les yeux vers Dumbledore, le vieux directeur comprit que la jeune fille allait suivre Tom, et Nora comprit que le vieux directeur savait ce qu'elle allait faire.

    - Silence ! s'écria Scrimgeour alors que tout le monde criait et s'énervait dans la salle d'audience. Bien, vous avez la possibilité de plaider votre cause, de vous défendre !

    Nora resta un moment silencieuse, elle se trouvait à la croisée des chemins, elle pouvait encore tout dire et aider Dumbledore, et voir Voldemort mourir, ou elle pouvait se taire, et sauver Voldemort. Elle décida de croire aux paroles de Tommy, transmises par Karl. Alors, elle secoua sa tête, chassa les larmes qui avaient coulées depuis le début du procès.

    - Je n'ai rien à dire ! fit-elle déterminée

    - Parlons donc de la sentence ! Ceux qui sont pour une condamnation à vie à la prison d'Azkaban ?

    De nombreuses mains se levèrent, de très nombreuses mains, il n'y avait que trois personnes qui ne levèrent pas la main. Dumbledore bien sûr, et deux autres sorciers que la jeune fille ne connaissait pas, mais l'un d'eux était entrain de dormir et l'autre semblait plonger dans ses pensées. Nora sursauta en sentent les chaines de détachaient, deux aurors la forcèrent à se lever et la conduisirent vers une petite porte sur le côté. Elle s'ouvrait sur une petite pièce, où les murs étaient en pierre brute, et le sol froid. La petite sorcière fut poussée au fond et la porte claqua, la laissant seule dans le noir.

    Seule, terrifiée, dans cet endroit minuscule, Nora sentait monter une crise de panique. Elle avait chaud, elle transpirait, alors qu'il faisait froid. Comment décrire cette sensation qui l'envahissait, elle ne pouvait pas faire face. Elle subissait ! Recroquevillée dans un coin de la pièce, le dos appuyé contre un mur, les jambes serrées le plus possible contre elle, et les bras croisés sur ses genoux. Elle restait prostrée dans cette position, pendant ce qui lui semblait des heures, des jours. Mais les minutes ressemblaient à des heures, et les heures à des jours. Elle ne saurait dire combien de temps à passer. Soudain la porte s'ouvrit apportant de la lumière, qui éblouit la jeune fille. Elle plongea sa tête dans ses bras croisés.

    Bonjour, je m'appelle Augustus Pye, je suis guérisseur stagiaire, j'ai été envoyé par le Ministère pour vous faire passer un examen avant votre transfert à la prison d'Azkaban, expliqua-t-il d'une voix monocorde, comme si ce qu'il s'apprêtait à faire était une corvée. Veuillez-vous lever ! ordonna-t-il.

    Nora fit docilement ce qui lui demandait, en réalité elle était à côté de la plaque. Il se mit à marmonner des formules compliquées, à la mesurer avec des instruments étranges, il lui mit un thermomètre dans la bouche. La petite sorcière se laissa faire sans rien dire sans poser de questions. Il sortit un carnet et nota les mesures, températures et autres informations. Il leva les yeux vers elle, et la regarda de la même façon que Mme Pomfresh l'avait fait. La jeune fille comprit qu'il savait qu'elle était enceinte. Ils restèrent face à face en silence, puis dans un tournement de cape, il quitta la pièce sans un mot, en claquant la porte derrière lui.

    Quelques minutes plus tard, il eut de l'agitation de l'autre côté, Nora se recula dans le fond de la pièce, porta ses mains sur son bas ventre, dont la rondeur commençait doucement à se voir. Enfin la porte s'ouvrit à nouveau sur le Ministre Scrimgeour, le directeur de la justice magique, Zickemarck et le jeune stagiaire, Pye.

    - Monsieur le Ministre, cette jeune fille porte la vie, je suis obligé de retarder son transfert à la prison, du moins jusqu'à la naissance de l'enfant.

    - Non, non, non ! répéta Nora secouant la tête, complètement paniquée. Vous n'avez pas le droit de me séparer de lui ! s'écria-t-elle.

    - Oh, mais il fallait y penser avant de collaborer avec le mage noir, commenta froidement le ministre de la magie.

    Nora se mit à pleurer, et se laissa glisser le long d'un mur, pour se recroquevillée dans un coin, en tremblant. Son pire cauchemar était entrain de se réaliser, on allait lui prendre son bébé, qu'elle aimait déjà de tout son cœur, de son âme.

    - Qui est le père ? demanda Scrimgeour

    - Vu l'avancée de sa grossesse, cela a dû se passer, il y a cinq mois, fin décembre, répondit Pye.

    - Fin décembre ! répéta Scrimgeour… Elle se trouvait avec les mangemorts !

    Tous la regardèrent avec dégout, elle baissa la tête. Nora allait toucher le fond, elle se sentait plonger en enfer, elle ne pouvait qu'espérer et attendre le 8 juin que Tom vienne la chercher.

    - Ne croyez pas que Vous-savez-qui, parviendra à vous sauver ! Nous ne nous soumettrons pas à son horrible chantage ! fit Zickemarck en quitta la pièce, suivit par les deux hommes silencieux.

    Nora se retrouva à nouveau seule, dans le noir, envahi par le désespoir de perdre son enfant, la peur ne plus revoir Tom et la crainte de finir en prison. Elle se recroquevilla davantage, et posa son front sur ses genoux repliés. Et elle attendit, laissant le temps défilait !

    Elle n'avait aucun moyen de savoir combien de temps se passait dehors, alors qu'elle était là seule. Est-ce des jours, des heures, ou peut-être seulement des minutes ? Quel jour est-ce ? Quel moment de la journée est-ce ? Le matin ? Le soir ? La nuit ?

    La porte s'ouvrit à nouveau, une jeune femme entra, posa un plateau par terre, prés de la jeune fille, avant de repartir aussitôt, sans un mot. La petite sorcière tira le plateau vers elle. Il contenait une soupe avec des miches de pain, du fromage et un verre d'eau. Nora regarda son maigre repas, un moment, elle se demanda s'il n'était pas empoisonné, mais la faim fut trop forte, et elle avala le tout sans se plaindre. La même jeune femme revint et Nora eut le temps de la remercier avant qu'elle ne disparaisse derrière la porte. Après cela, elle s'allongea en position du fœtus, à même le sol et mit longtemps à s'endormir. Son sommeil fut agité, peuplé de cauchemars.

    Elle courrait, affolée, dans tous les sens, à la recherche de son bébé, on lui avait enlevé. Elle se trouvait dans une grande maison, et elle ouvrait toutes les portes, visitait toutes les pièces, parcourrait tous les corridors, inspectait tous les étages, explorait tous les lieux et recoins, mais aucune trace de son enfant. Elle avait un prénom de fille, sur la langue, qu'elle ne parvenait pas à prononcer. La jeune mère était désespérée, elle sentait les larmes coulaient sur ses joues, mais elle n'abandonnait pas.

    - Nora ne t'inquiète pas ! fit une voix aigue.

    Elle sentit deux bras l'enlaçait par la taille, les doigts de l'homme étaient blancs, et longs, et une voix douce murmura :

    - Nous retrouverons notre bébé.

    Nora ouvrit les yeux, elle porta sa main à son médaillon, où elle sentit la chaleur du diadème, la jeune fille sourit, heureuse. Elle porta son autre main sur son ventre, elle était dorénavant persuadée qu'il s'agissait d'une fille.

    - Tu verras ma chérie, ton père veillera sur nous ! lui dit-elle avant de se recoucher, toujours en position repliée, une main sur son ventre et l'autre serrant son médaillon.

    Elle ne fit pas d'autres rêves, elle n'attendait plus que le moment où elle allait revoir Tommy et lui annoncer sa grossesse.

    Elle fut réveillée par la même jeune femme qui lui portait son petit déjeuner. Elle posa le plateau sur le sol et repartit presque aussi vite. Nora avala son bol de lait, ses deux tartines de confiture d'oranges-amères. Plus tard, la jeune femme revint chercher le plateau en silence. Une fois la porte refermait, la petite sorcière se dit qu'elle ne verrait personne d'autres qu'elle de toute la journée. La journée passa avec une lenteur désespérante, une lente agonie. Nora ne faisait que penser au huit juin, ce qui rendait cette journée encore plus longue, et il en reste encore six, avant de voir ce jour arrivait. La jeune fille n'avait pas grand-chose à faire, à part les cent pas dans la petite pièce et dans le noir. Parfois, elle s'asseyait le long d'un mur pour chanter une berceuse à son bébé, ou d'autres chansons. C'est ainsi que la trouva la jeune dame qui lui apportait son repas du midi. Le menu était le même que hier soir. Nora mangea en silence. Durant l'après-midi, la petite sorcière s'allongea sur le sol et dormit un moment, quand elle ouvrit les yeux, la pièce était toujours dans le noir. Elle ne se torturait plus sur ce qui allait lui arriver, elle ne pensait plus à la prison, car elle savait que Tom viendrait la sauver, et la ramener à la maison, enfin dans le manoir Malefoy. Elle ne se faisait plus de souci pour l'avenir si Tommy était à ses côtés. Après un après-midi toujours aussi long, la jeune femme lui déposa son plateau, ainsi qu'une couverture pour la nuit.

    - Merci ! fit Nora dans un sourire, alors que l'employée du Ministère quittait la pièce.

    Si la journée fut longue, ce n'était rien en comparaison de la nuit. Durant laquelle, la jeune fille, les yeux grands ouverts, attendait, que le temps passe et que Tom arrive enfin. Ce cycle long et agonisant se répéta pendant une semaine. Personne ne vint la voir, ni Hagrid, ni Dumbledore, ni Sirius, ni même Scrimgeour, ou Zickemarck. Seule, la jeune femme venait lui apporter son repas, sans un mot pour Nora. Les longs jours qui la séparaient de sa libération, de son sauvetage par Tommy, passaient lentement, et semblables les uns et les autres. Enfermée, Nora fit plusieurs crises de claustrophobie. Elle transpirait, mais tremblait de froid, elle paniquait, et ne pouvait que s'accrocher à l'espoir que Tom vienne vite la chercher. Mais pendant ces moments, elle avait l'impression qu'elle allait manquer d'air, elle était terrifiée à l'idée qu'elle allait peut-être y rester pour toujours. Elle ne pourrait pas survivre en prison.